Premier Amour (Beckett) - Impressions
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Vendredi 26 janvier, l'Oeil de S s'est rendu pour la première fois au Théâtre de Nesle afin d'y découvrir la pièce "Premier Amour", reprenant la nouvelle de Samuel Beckett. Ce texte, très peu présenté au Théâtre, évoque le premier amour d'un homme.
L'Oeil de S revient en quelques lignes sur ses impressions
La rencontre d'un homme et d'une femme. Le début d'une idylle ? Une passion romantique ? Un amour fou? Sûrement pas ! C'est Beckett qui raconte.
Un homme arrive, nous interpelle. Il est seul sur un banc. Il débite son discours. A qui ? Puis il parle de sa rencontre, avec une femme, de son amour. Il le tourne et le retourne, c'est un poids sur le coeur, une obsession. Il le parle, il l'écrit, dans sa tête.
Les mots, les points et les virgules sont le chapelet qu'il se récite à lui-même, qu'il adresse à nous, à des personnes imaginaires.
Cet amour est trop pesant, trop tourmentant. Cette pierre sur le coeur, il la roule, il roule comme la vague sur la grève. Que ce premier amour devienne un galet dur et lisse ... lisse de tout amour.
"Premier Amour" vu par l'Oeil de S
L'Oeil de S était fortement sceptique au départ. N'étant pas un grand fan de Beckett même s'il reconnait que certains de ses textes sont très bien amenés, il avait du mal à projeter cette nouvelle dans une adaptation théâtrale. Ainsi, l'Oeil de S a été agréablement surpris par ce seul en scène d'une grande qualité. Pendant plus d'une heure, nous sommes transportés par l'histoire conter par cet homme intriguant et troublant. Pascal Humbert nous offre un grand moment de théâtre. Son jeu est remarquable, intelligent et touchant. Même si de temps en temps, l'articulation n'est pas parfaite, nous n'en tenons pas rigueur car finalement, ce petit défaut reflète bien ce personnage. Très habité, Pascal nous raconte cette histoire avec beaucoup de sincérité et authenticité.
Au-delà de l'excellent jeu du comédien, le gros point fort de ce spectacle est sa mise en scène brillante et astucieuse en tout point. Elle offre du rythme, du modernisme et des ruptures de répliques justement dosées : un régal qui nous tient en haleine pendant toute la durée de la pièce. Mo Varenne a exploité ce texte avec brio !
En Bref.
L'Oeil de S a été conquis par cette proposition de seul en scène. Ce monologue qui peut paraître ennuyeux aux premiers abords, prend un tout autre sens grâce à l'ingénieuse mise en scène qui l'accompagne mais aussi par le talent incontestable du comédien dont nous buvons les paroles. Vous l'aurez compris, l'Oeil de S vous recommande ce seul en scène qui pourrait vous réconcilier avec Samuel Beckett.
Actuellement au Théâtre de Nesle les vendredis à 19h jusqu'au 23 février