👁️ Critique Théâtre - Dom Juan
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Je vous l'accorde : ENFIN une nouvelle critique. Il est vrai que j'avais un peu ralenti la cadence de mes sorties ces derniers temps mais je voulais me préparer pour le Festival d'Avignon qui va être encore très sportif cette année. Ce mercredi 20 juin, je suis tout de même allée voir l'adaptation de Jean-Philippe Daguerre de la pièce de Molière : Dom Juan. J'avais entendu beaucoup de bien à propos de ce spectacle et j'étais donc très curieuse de le découvrir.
Je vous partage mes petites impressions comme à mon habitude, en espérant vous donnez envie de vous rendre à votre tour au Théâtre Le Ranelagh.
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Jeune noble vivant en Sicile, Dom Juan accumule les conquêtes amoureuses, les jeunes filles nobles comme les servantes, et les abandonne au déshonneur. A ses côtés son valet Sganarelle est terrorisé par son insolence et son cynisme. Ils fuient, poursuivis par Elvire, épouse éplorée délaissée par le séducteur, dans un univers coloré où se mêlent musique, danse et cirque !
Dom Juan vu par l'Oeil de S.
L'ingéniosité de cette adaptation réside dans la mise en scène circassienne choisie par Jean-Philippe Daguerre. Sobre par ses décors et colorée par ses costumes (Corinne Rossi), elle apporte une réelle touche humoristique à cette pièce tragique déguisée en comédie. L'histoire, bien que raccourcie, est fidèle à l'originale et le livret, de ce fait, est fluide. J'ai particulièrement aimé que le texte soit sublimé par des chorégraphies (Mariejo Buffon) enlevées et poétiques. Les vers de Molière prennent une dimension encore plus captivants. En outre, le travail effectué sur les lumières est impeccable et accompagne dignement les comédiens.
Parlons justement de cette merveilleuse distribution. Simon Larvaron interprète un Don Juan espiègle et arrogant plus vrai que nature. Teddy Melis nous offre un Sganarelle clownesque et touchant. Vanessa Cailhol jongle avec brio entre ses divers rôles servis par ses talents de danseuse et de chanteuse. Nathalie Kanoui enfile le rôle de la mère honteuse des actions de son enfant mais aimante. Grégoire Bourbier passe du paysan amoureux au mendiant croyant avec agilité et justesse. Charlotte Ruby nous étonne avec son violoncelle et nous surprend dans son interprétation d'une paysanne naïve. Bref, je n'ai rien à redire quant à la qualité du jeu de cette troupe : ruptures admirablement maîtrisées, intonations parfaitement dosées et émotions d'une justesse incontestable. N'oublions pas également de citer Tonio Matias et André-Marie Mazure, musiciens au côté de Charlotte Ruby, qui servent intelligemment la dynamique et l'univers de cette adaptation.
En Bref.
Nous redécouvrons avec grand bonheur ce chef d'œuvre de Molière qui, bien que très connu, arrive encore à nous surprendre de par l'originalité de la mise en scène mais aussi grâce aux brillantes interprétations des comédiens. Ce spectacle est lumineux, drôle et émouvant. Il séduira petits et grands et ravira les spectateurs fâchés avec le théâtre classique. Je ne peux que trop vous le conseiller.
Actuellement au Théâtre Le Ranelagh
Du mercredi au samedi à 20h30, les dimanches à 17h jusqu'au 14 juillet 2019