Rencontre - Benjamin et Hadrien - PART 1
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Il y a quelques jours, l'Oeil de S est allé à la rencontre du duo "Benjamin et Hadrien". Les deux jeunes hommes, actuellement à l'affiche de leur propre spectacle "Issue de Secours", ont accepté de répondre à la curiosité de l'Oeil de S en toute simplicité et avec beaucoup de spontanéité.
Sans plus tarder, découvrez la première partie de leur interview peu commune, bourrée d'humour et de générosité.
Interview
Hello les garçons ! Pour ne pas faire très originale, pouvez-vous dans un premier temps vous présenter brièvement aux lecteurs de l’Oeil de S en revenant un peu sur vos parcours respectifs ?
Benjamin Isel : Moi, c’est Benjamin, j’ai 36 ans et je suis né à Nice ! J’ai vécu là-bas très longtemps et j’ai d’abord travaillé dans les clubs de vacances (Club Med et Pierre & Vacances) pendant pas mal de temps. Puis, j’ai débarqué à Paris car j’ai choisi de changer de voie et de faire du théâtre. Donc, à partir de 30 ans, j’ai suivi une formation dans une école de comédie musicale où j’y ai rencontré Hadrien. Il est devenu mon partenaire de scène parce que nous avons énormément travaillé ensemble durant notre cursus sur divers textes de pièces de théâtre. Nous nous sommes beaucoup amusés ensemble pendant ces trois années de formation. Personnellement, cette formation m’a fait revenir au « basique » et m’a permis d’apprendre beaucoup de choses. En effet, j’avais fait beaucoup de scène durant mon expérience en club mais je n’avais jamais réellement appris les filons du théâtre et les bases.
À la sortie d’école, j’ai coécrit une pièce avec Georges Beller, « Enfer et contre tout » dans laquelle jouait Séverine Ferrer, mais le projet qui me tenait vraiment à cœur, c’était de recommencer à travailler avec Hadrien. Après, j’ai également fait diverses pièces telles que : « Ma femme s’appelle Maurice » ou encore « Ma sœur est un chic type » que j’ai mis en scène. Enfin, en ce moment, je mets en scène une pièce que j’ai écrit qui s’appelle « Un toit pour 3 » qui se joue au Mélo d’Amélie. Je suis très fier de cette pièce parce que je ne suis pas sur scène et c’est vraiment kiffant d’écrire quelque chose pour d’autres personnes. J’ai toujours été attiré par la mise en scène donc je continue à écrire des spectacles pour enfants et nous verrons si cela nait en 2018.
Hadrien Berthaut : Moi, c’est Hadrien Berthaut ! Finalement, j’ai commencé le théâtre en même temps que Benjamin lors de notre première année dans une école de comédie musicale, soit il y a 5-6 ans. Avant, j’ai eu un parcours assez atypique. En effet, j’ai eu mon bac général ES et par la suite, j’ai commencé des études de droit. J’ai fait deux mois et j’ai arrêté parce que c’était clairement « chiant » (rires). Un an plus tard, je me suis dit « Bon, on arrête les bêtises maintenant et on y retourne ». J’ai donc repris le droit … que j’ai ré-arrêté au bout d’un mois cette fois-ci ! J’ai tenu deux fois moins de temps ! (rires) Ensuite, j’ai commencé à réfléchir à une autre potentielle voie professionnelle et je me suis dit que l’architecture pourrait être bien. J’ai donc passé un concours qui m’a permis d’intégrer une école, école que j’ai arrêtée au bout de deux mois parce que ce n’était pas vraiment passionnant et puis cela m’a permis d’intégrer une école de comédie musicale, là où j’ai donc rencontré Benjamin.
Nous avons fait nos trois ans ensemble et à la sortie de l’école, j’ai joué plusieurs pièces dont notamment un boulevard, quatre pièces pour enfants, deux autres pièces qui ont tourné en France dont une qui tourne encore actuellement mais surtout l’écriture du projet « Issue de Secours ».
Et pour la petite info, moi je suis né à Paris, j’ai toujours vécu à Paris intramuros, je suis un vrai parisien et Benjamin, lui ce n’est pas un vrai parisien mais il commence à le devenir, genre il grille un peu les feux … (rires)
Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir comédien ?
B.I : Quand tu es animateur en club, tu évolues. J’ai donc fini par devenir Chef de Village. Quand tu es Chef de Village, tu ne fais plus de scène, tu es beaucoup dans les bureaux, l’administration … Il y a un côté ironique car pendant des années, tu te bats pour obtenir ce poste mais au final quand tu y es, tu ne t’éclates plus autant. Personnellement, j’ai vite été soulé, j’avais très envie de remonter sur scène, de retrouver les bases de la scène et donc quoi de mieux que d’en faire mon métier ?!
H.B : Moi, je suis un passionné et tant que je n’avais pas mis le doigt sur l’activité qui pouvait me satisfaire pleinement, je continuais à chercher. Finalement, c’est des évènements de la vie qui ont fait que j’ai trouvé le courage au fond de moi d’arrêter les études pour chercher ma voie. C’est donc un peu par hasard que la comédie s’est imposée à moi et quand c’est arrivé, il n’y a plus eu de questions ou d’hésitations ! Je me suis juste lancé car c’était la première fois que j’étais vraiment sûr de moi et de ma décision ! Aujourd’hui, la seule chose dans ma vie dont je sois absolument certain est que « la comédie, c’est ça ma came » !
Racontez-nous un peu l’histoire du duo « Benjamin et Hadrien » ? Comment est-il né ?
B.I : Comme évoqué précédemment, nous nous sommes rencontrés durant notre formation en école de comédie musicale et nous avons commencé à faire ensemble des scènes sur du Molière, du Shakespeare etc … Bref ! Plein de scènes que nous jouons habituellement dans une école pour apprendre. Il y a eu tout de suite une vraie alchimie, une écoute, un vrai truc qui s’est passé entre nous sur les plateaux de cours.
H.B : Dans les prémices, en effet, cela s’est passé comme ça…mais le vrai déclencheur pour l’aventure « Issue de Secours », c’est une scène que nous avons faite au Théâtre du Gymnase pour clore une année à l'école. C’était un peu une cérémonie de remise de prix (ex : meilleur espoir, meilleur comédien, meilleur chanteur etc…) et nous avons été les maîtres de cérémonie.
B.I : C’était un spectacle de fin d’année où on nous a demandé d’être les maitres de cérémonie et de faire des petits sketchs, des petites choses qu’on avait commencé à écrire. On nous a fait confiance là-dessus et cela a été un véritable carton.
H.B : Oui, cela a été un succès, c’était vraiment cool ! Dans la foulée de cette soirée-là, Georges Beller qui était présent dans la salle (un de nos professeurs à l’époque) nous à dit « Bon les mecs, maintenant vous avez le choix : soit vous continuer à bosser ensemble soit vous bossez chacun de votre côté…Cependant, si vous n’écrivez pas quelque chose ensemble, ça sera du gâchis parce que vous avez vraiment un potentiel et quelque chose à défendre en duo ». Donc, même si Benjamin et moi nous nous étions déjà posés la question, les paroles de Georges ont été l’ultime confirmation de la création du duo « Benjamin et Hadrien ».
Vous êtes actuellement à l’affiche de votre propre spectacle « Issue de Secours ». Parlez-nous un peu de l’histoire de la création cette comédie ?
B.I : Le développement du projet s’est fait en cours durant notre formation car nous avions des idées de sketchs avec toujours un élément de dominant/dominé sur divers personnages que ce soit un coach avec son joueur ou encore Satan avec quelqu’un qui arrive en enfer… Nous avons fait plusieurs sketchs et, au début, il n’y avait pas de réelles transitions entre eux ou même de fil conducteur.
H.B : La première version de « Issue de Secours » a donc été un peu un patchwork de différents sketchs qui n’a rien à voir avec ce que le spectacle peut être aujourd’hui. Concernant l’écriture, l’idée de base, entre Benjamin et moi, est la suivante : Soit Benj, soit moi, avons une idée de « situation » qui nous fait rire que nous partageons avec l’autre et s’il se marre aussi, alors nous gardons l’idée de la situation et nous cherchons à évoluer dans le sens de celle-ci. Ensuite dans cette situation-là, nous avons nos deux personnages et nous réfléchissons à : Qui va prendre quel rôle ? Qui va être l’arlequin et qui va être plutôt le clown blanc ? La question suivante que nous nous posons est : « Qu’est-ce qui se passe vraiment dans cette situation ? » Il faut donc que nous re-speechons/retravaillons la situation en y insérant des « vannes ». Vulgairement, je dirais que Benj c’est le mec des vannes et moi je suis le mec des situations même si des fois les rôles s’inversent.
B.I : Non, des fois il trouve des vannes (rires)
H.B : Et des fois il trouve des situations ! Bref ce n’est pas du tout exhaustif ce que je viens de dire. C’est un échange perpétuel et si tu ne fais pas marrer l’autre sur une idée et bien tu vas te faire voir. (rires)
B.I : En gros, nous avons une idée dans notre tête et quand nous la proposons à l’autre, s’il ne rigole pas, la règle d’or, c’est de ne pas trop insister.
H.B : Ah j’ai une petite anecdote à ce propos ! Parfois, nous proposons des choses, l’autre ne rigole pas sur le moment et puis un mois plus tard, il te sort une idée en précisant « Et, c’est drôle ça non ? » et toi, tu réponds « Oui, c’est marrant mais c’est ce dont je t’ai parlé il y a quelques semaines ».
B.I : C’est arrivé cette semaine d’ailleurs ! (rires)
H.B : L’idée aussi dans notre duo, c’est qu’il n’y a jamais rien d’arrêter dans notre démarche de travailler ensemble. Nous remettons en question toujours et souvent la même chose. Il y a des questions que nous pouvons nous poser des milliers de fois ! Notamment, nous avons eu un « petit souci » en début d’année scolaire qui était de choisir parmi nos sketchs ceux à garder et ceux à enlever du spectacle. Nous avons pris une décision et pour ma part, je n’arrivais pas à être serein ! Je reposais la question de notre choix tous les deux jours à Benjamin. Bref, nous évoluons en permanence, nous changeons si nous avons besoin de changer afin que notre spectacle soit le plus proche de nous et que cela soit le plus à même à satisfaire le public.
Vous jouez cette pièce depuis quelques temps maintenant. L’œil de S imagine que vous devez avoir des petites anecdotes à nous raconter ?
B.I & H.B en chœur : Oué !
B.I : Alors une fois, j’étais sur scène et Hadrien débarque costumé d’un truc assez particulier mais je n’ai pas envie de spoiler (rires). A ce moment-là, il y a une grosse partie du décor qui tombe découvrant toutes les coulisses derrière. C’était assez drôle et j’ai sorti cette phrase : « Oh merde, il a cassé le désert » (rires)
H.B : Oui, car il faut savoir qu’il y a du désert dans le spectacle !
B.I : Exactement. Donc, pour continuer mon histoire, Hadrien est revenu toujours costumé et m’a obligé à remettre le décor en place! J’ai bien galéré !
H.B : J’ai une petite anecdote moi aussi, un jour… enfin, non cela m’est arrivé deux fois en fait, je ne retiens pas mes leçons (rires). Donc, à un moment du spectacle, je sors de scène et je suis censé endosser un autre costume par-dessus mon costume de pilote pour faire une intervention sur la scène. Cette fois-là, au lieu de remettre le costume par-dessus, je ne sais pas ce que j’avais en tête, je me suis déshabillé ! Complètement ! Du coup, je me retrouve 15 secondes avant de devoir entrer sur scène, en étant juste en caleçon et là… et bien crois-moi, tu as peur … (rires)
B.I : Moi j’en ai une dernière…
H.B : Pourquoi une dernière ?
B.I : Parce que …
H.B : Ba non ! Moi aussi j’en ai une autre alors, deux chacun !
B.I : Ok, si tu veux… Bref donc je disais, une demi-heure avant le début du spectacle, nous nous rendons compte que nous n’avons pas nos chaussures… Comme nous avions fait une séance de flying dans les rues de Paris dans la semaine, j’avais l’impression que c’était de ma faute et que je les avais oublié chez moi.
H.B : Et bien évidemment, je n’ai pu m’empêcher de lui dire : « Elles sont chez toi !! » (rires)
B.I : Oui voilà, il m’a mis une pression ! Je suis donc parti du théâtre, j’ai pris ma smart, en 5 min j’étais à Bastille et là Hadrien m’appelle et me dit « Non, c’est bon, c’est bon, c’est bon »…. Je lui réponds que je suis à Bastille, il me dit « DEJA ! » et ma réponse fut la suivante « Oui ! Excuses moi faut que je récupère les chaussures, je suis au taquet ! »
H.B : Je vous avais dit, ce mec est devenu presque parisien : il est en smart, en dix secondes, il passe de République à Bastille ! C’est unique ! Et effectivement, nous allons nous arrêter sur cette anecdote parce que je n’ai pas mieux. (rires)
TO BE CONTINUED ...
(à suivre ...)