👁️ Critique Théâtre Contemporain - Dernier Carton
-
Les grèves étant (presque) finies, j'ai repris le chemin des théâtres.
Ainsi, mercredi 22 janvier, je me suis rendue au Petit Théâtre du Gymnase pour y découvrir "Dernier Carton" avec Patrice Laffont. Ne sachant pas trop où je mettais les pieds, j'ai décidé de me laisser simplement porter par ce huit clos.
Ai-je donc été captivée et séduite par cette pièce pour le moins étonnante ?
1 déménagement, 2 hommes, 1 rencontre, tous les oppose.
Ils se regardent, s'observent, se poussent dans leurs retranchements. Tensions, suspens, rapports de force s'engagent sur le ring d'un appartement vide.. .autour du dernier carton.
Dernier Carton vu par l'Oeil de S
Cette pièce, originale, est bourrée de rebondissements plus surprenants les uns que les autres. Nous sommes vite conquis par les situations improbables qui se déroulent sous nos yeux et nous nous laissons bercer avec naïveté et désarroi par cette histoire. Le texte est parfaitement écrit et bien amené. L'écriture d'Olivier Balu est intrigante, forte et remplie d'humanité. Elle soulève des questions existentielles avec beaucoup d'humour et de subtilité. Ce huit clos, trufféede surprises, nous plonge au coeur d'une histoire loufoque et mystérieuse à la fois. Nous sommes tenus en haleine sans savoir où l'intrigue va réellement déboucher. La folie des personnages apporte une belle touche de dérision et de noirceur tout en provoquant des rires francs et gênés au sein des spectateurs.
Le duo Patrice Laffont et Michaël Msihid fonctionne à merveille. Leur complicité se ressent tout au long de la pièce et permet d'appuyer davantage la psychologie torturée de leur personnage respectif. Je n'avais jamais vu Patrice Laffont sur scène auparavant mais j'ai été agréablement surprise par son jeu juste et généreux. Impliqué tout en se laissant une place pour l'improvisation, Patrice Laffont se révèle formidable comédien dans un rôle parsemé de nuances à la fois sombres et touchantes. A ses côtés, nous découvrons avec stupéfaction le talent de Michaël Msihid. Il interprète avec beaucoup de finesse et de précision un personnage très tourmenté et complexe.
La mise en scène de Laurent Ziveri, quant à elle, est simple mais très efficace. Elle permet de maintenir le rythme effréné du texte et de suivre avec grande attention la complexité de l'histoire.
En Bref.
J'ai passé un très bon moment. J'ai ri mais je me suis également attachée à ses personnages dont la noirceur pourrait être déroutante mais qui finalement ne révèle que des humains perdus et seuls. Ce déménagement va prendre le chemin d'une histoire inattendue et presque, si je n'ose le dire, passionnante par ses dialogues poétiques et musclés. Vous l'aurez donc compris, je vous conseille ce huit clos étonnant mené par deux excellents comédiens.
Actuellement au Petit Théatre du Gymnase
du lundi au mercredi à 20h jusqu'au 29r avril 2020