👁️ Critique Théâtre - Coupures

C'est la rentrée ! Il est donc temps de reprendre les bonnes habitudes et surtout le chemin des théâtres parisiens ! Ni une ni deux, je suis donc allée découvrir la pièce "Coupures" que j'avais ratée ces deux dernières années au festival d'Avignon ! Encensée par la critique et les spectateurs, j'étais curieuse de pouvoir enfin comprendre cet enthousiasme pour ce spectacle. 

Ai-je donc également été conquise ? Je vous dis tout. 

"Coupures" vu par l'Oeil de S

Au-delà du propos extrêmement intéressant, cette pièce est d'une créativité ambitieuse et ingénieuse. A mi-chemin entre théâtre immersif, comédie et théâtre contemporain, elle nous livre un texte d'une finesse délectable, intelligent à souhait et merveilleusement bien écrit. Très engagée, la plume de Paul- Eloi Forget et de Samuel Valensi n'en est pas moins pleine d'humour et de sensibilité. Jamais moralisateur, le livret vise davantage à soulever des questions et à éclairer les consciences quant à la place des citoyens dans un début démocratique. La mise en scène, quant à elle, est rondement menée et se laisse bercer au rythme du son d'un violon. Les saynètes s'enchaînent avec fluidité et nous offrent des déroutantes mais réjouissantes surprises poussant la satyre à son paroxysme. En outre, la scénographie est d'une sobriété efficace et percutante permettant de jongler judicieusement d'une situation à une autre. 

Les comédiens, quant à eux, nous livrent une performance remarquable. Leur jeu pertinent est d'une belle justesse et permet d'instaurer une délicieuse tension haletante au texte. Leurs interprétations sont bourrées de nuances, bien que parfois inégales dans leur intensité. Mentions spéciales pour Valérie Moinet qui change de rôles avec une dextérité saisissante et pour Paul-Eloi Forget, bluffant, tout simplement. 

En Bref. 

Cette pièce est une brillante comédie satirique sur notre société, pour ne pas parler de notre démocratie. Elle pousse à la réflexion et titille également nos consciences, le tout avec un humour pêchu et une pointe d'émotion. D'une inventivité truculente, elle fait partie de ces spectacles qui, au fil de leur avancée, ne cessent de nous surprendre, là où le suspens n'a normalement pas sa place : c'est fascinant ! N'y coupez pas et foncez ! 

Au Théâtre des Béliers Parisiens jusqu'au 31 octobre

du mardi au samedi à 19h et le dimanche à 17h.